J’ai une blague c’est un type il est au volant de sa bagnole de sa grosse bagnole 4x4 il déambule comme ça dans la ville il fait du crusing dans la ville il est heureux tout va bien pour lui il cherche à se garer il chantonne il se dit  tiens garons-nous place du jeu de balle  (ce type ne doute de rien vraiment et c’est ça qui est beau) il se pointe place du jeu de balle et là coup de théâtre puisqu’il ne trouve pas de place de parking !   C’est la fin du marché,  il circule avec son véhicule parmi les restes du marché et là coup de théâtre  puisque sur quoi il tombe ? Il tombe sur  « Détruire dit-elle », sur le livre de Marguerite Duras qui s’appelle  « Détruire dit-elle » le mec chantonne il est heureux il se dit tiens mais quel beau titre « DDE » et dans la blague on le voit répéter ça DDE DDE DDE DDE DDE DDE DDE.    Il a l’impression que c’est sa bagnole qui parle,  il écoute le moteur de son véhicule  et il a l’impression que c’est son véhicule qui lui dit : DDE DDE alors donc nouveau coup de théâtre le mec DDE DDE entre en transe  en direction du moteur de son véhicule c’est très impressionnant DDE DDE puis un long temps plus tard  coup de théâtre, coup de théâtre  puisqu’il se dit, dans un coin  de son cerveau non-attaqué par la transe : « Mais oui ! C’est l’évidence ! » « Mais oui ! Merci ! DDE ! » Heureusement il y a là un pied de biche qui traîne le type saisit le pied de biche démonte son 4x4 pièce par pièce  et se fait des couilles en or  en vendant le tout sur le marché noir.   Ca c’est le 1er chapitre de la blague, dont la chute est quand même impressionnante  puisque ça fait pas mal de bruit,  ça remue pas mal de bordel quand ce type de la blague déconstruit son gros véhicule,  il y a de gros embouteillages  et le type continue de gueuler DDE DDE tout en saignant comme un bœuf puisqu’un morceau de taule lui aura certainement transpercé l’une ou l’autre veine, artère, carotide.   Bon enfin toujours est-il qu’à la fin du premier chapitre de la blague  le type est un autre homme de gros malin en 4x4 il est devenu magouilleur en pièces détachées et comme il a pas l’habitude de manipuler tout ça  il saigne souvent, il saigne souvent et ça c’est pas mal  pour la suite de la blague puisque tous ces saignements le rendent faible, il est fort faible  on le voit tout faible au milieu de ses pièces détachées il pique du nez en plein jeu de balle il pique du nez en direction des pavés il entre dans une sorte de transe  provoquée par les tremblements de sa faiblesse il entre en transe en direction des pavés de la place tout faible et tremblant et saignant parmi les pièces détachées de son 4x4 il entre en transe en direction des interstices crasseux entre les pavés il entre en transe en direction de la faune de la place en direction de la faune sauvage de la place  c’est-à-dire qu’il entre en transe en direction des puces de la place le type de la blague saigne parmi ses pièces détachées  et ça lui provoque un trip « puces » il devient un chaman avec comme animal totémique la puce c’est très impressionnant de le voir tout faible comme ça effectuer couché  des sauts de puce dans une flaque de sang et de pièces détachées de 4x4 il effectue des sauts de puce il devient une puce il est pris dans un devenir-puce   et il a des visions.   Là c’est le chapitre 3 de la blague qui commence nommée « Central Park » dans la mesure où le type dans sa transe se croit à New-York en plein central park de New-York.   Il est là place du jeu de balle mais se dit :  « moi je suis une bête sauvage moi je suis une puce  une bête sauvage je suis bien là dans mon bizness DDE de pièces détachées c’est l’anarchie libertaire ici  c’est la liberté puissante foutraque bricolée  ici sur la place du jeu de balle c’est sauvage  c’est central et sauvage la place du jeu de balle  est centrale et sauvage c’est un central park  version sauvage et urbain sans trop d’arbres mais avec comme faune principale les puces voilà  c’est l’évidence, cette place est le central park sauvage anarcho-autonome de Bruxelles, c’est l’évidence ! »   Il scande plein de trucs dans le genre DDE etc il dit que c’est ici la vraie contre-culture,  la vraie sous-culture contre-culture underground il dit « c’est l’évidence la place du jeu de balle est le central park sauvage  de la révolution underground anarcho-autonome »   Et là il délire tellement que ses voisins de marché appellent sa femme parce qu’ils commencent à en avoir  ras-le-bol de ses conneries.   Sa femme arrive, lui continue de scander « DDE »  et « ceci est un parc underground »   et elle, comme elle est échevine de la mobilité à Bxl elle dit : « tiens mais ça me donne une idée !  installons un parking sous-terrain underground sous cette place ! »