Improvisators Dub
RRUMMMBBLEÂ… !!! Dans un grondement du tonnerre, la Jah Air Force se rappelle à nos oreilles. Les Improvisators Dub, pionniers de la scène dub hexagonale, repassent à l’attaque !<br><br>Enfants du punk (Clash, Ruts, Bad Brains) mais fidèles disciples des grands maîtres jamaïcains (King Tubby, Lee Perry, ScientistÂ…) dont ils ont retenu la folie créatrice, les Bordelais sont, dès 1994, les premiers en France, à jouer live le dub, musique habituellement confectionnée en studio. Trois ans plus tard, adoubés par le chanteur-producteur jamaïcain Junior Delgado, ils enregistrent, à Londres, leur premier 45T. La machine est lancée ; elle ne s’arrêtera plus. Elle ralentira juste pour faire monter à son bord quelques partenaires de choix, solidifiant l’axe Bordeaux-Londres-Kingston tout en s’autorisant quelques détours. Ainsi Russ D des Disciples mixera une bonne partie de l’album Dub & Mixture (2000). <br><br>Le temps de sortir le premier live de dub français (Live Act Outernational, 2001), voici que Jonah Dan et Danny Vibes sont invités à poser leurs chaudes gorges roots & culture sur « Super Vocal » & « Dub Session » (2002). Viendra ensuite Highvisators (2004), renversante collaboration entre les Improvisators Dub et leurs collègues lyonnais d’High Tone. Enfin, les Jamaïcains Ras I et Humble I assureront les parties vocales sur W.I.C.K.E.D., double album magistral où les Impros, selon un principe cher aux Jamaïcains, enregistrent un disque chanté et son pendant instrumental, remixé avec force écho et effets. « Reggae is Dub, Dub is Reggae ! » proclament les Improvisators Dub. A raison : W.I.C.K.E.D. est bien ancré dans le reggae par ses sons roots, mais profondément dub dans son travail de mix. C’est le moment que choisit Francis « Fransax » Passicos (sax, flûtes, sitar) pour quitter le groupe, laissant Manu (guitares, sampler), Nicolodub (basses), Mike (claviers), Knarfenstein (batterie, melodica) et La Fouine (son, machines) poursuivre l’aventure. <br><br>Aventure qui se prolonge aujourd’hui avec l’album « Rrumble », à paraître le 06 février chez UWE. Les Impros y révèlent une autre facette de leur personnalité sonore, oubliant un peu la Jamaïque pour lorgner davantage vers l’Angleterre du steppa. Les scènes partagées avec Iration Steppas, apôtres du dub digital basés à Leeds, semblent avoir laissé des traces. Si, derrière les sirènes, la basse Marsupilami de Nicolodub bondit avec une régularité toujours bluffante sur les beats d’un Knarfenstein plus métronomique que jamais, les sonorités, métalliques, transpirent les musiques électroniques. Les Impros ont digéré les productions Rhythm&Sound, réécouté Magnificent Seven de Clash pour concocter « Mokozombie » le premier morceau disco-dub de l’histoire et font même tinter les cloches. L’intention du quartet paraît claire : enflammer les dance-floors avec la même détermination que les meilleurs sound-systems. D’ailleurs, on sent déjà les enceintes vibrer. RRUMMMBBLEÂ…. !!!