

THE SPITS are unfaltering and punk. They are a punk band - stalwart, veteran, and free range, with succinct, bowed up songs that hurl out dialed in dump trucks of sound waves. Theirs is a wily, unpolished, penetrating vigil to rock and slab like guitar chords. Through the years, the Spits have remained loud, fast, constant, and heaving. They are guaranteed. If music were a body-building contest in the final round, where the contestants are out there flexing as hard as they possibly can for the judges, the Spits win easy. They’re the contestant who’s more ultra ripped, more gleaming, more huge, and more confident. The Spits are out there smiling naturally. The other guys are shaking and quivering and forcing their smiles because they’ve been flexing for five hours. The other guys have fake tans. But not the Spits. The Spits could flex all day no problem. The Spits are Mr. Universe.

Frustration vient à peine de souffler ses vingt bougies que déjà le groupe fête un autre évènement majeur : la sortie de son sixième album, le très attendu Our Decisions.
Frustration, c'est le parcours sans faute d'enfants sauvages du rock français : des débuts remuants au sein de la bien nommée Happy Family - la clique de rockeurs DIY gravitant autour du disquaire parisien Born Bad - l'ancrage progressif du groupe dans le milieu de l'underground punk hexagonal et européen, de la montée en puissance au tournant des années 2010 à la mutation du groupe en une véritable force fédératrice de toutes les tribus du rock'n'roll, le groupe a écrit l'un des plus beaux chapitres du rock français et en est devenu l'acteur le plus emblématique. La cause est désormais entendue par tous.
Pour autant, les membres de Frustration ne se sont jamais départis d'une intégrité et d'une humilité qui ont toujours fait le charme du groupe. Ils n'ont jamais cessé de sonder les tréfonds de l'âme humaine, de la dépression et de la folie, de questionner l'impasse écologique, de s'interroger avec sidération sur notre fuite en avant collective et de creuser l'héritage du punk 'No Future'. Le groupe apporte la preuve que le punk rock sait parfois être mature et adulte. En six albums, tous incontournables, Frustration a ainsi exploré toutes les niches de la cold-wave, du post-punk et du punk britannique, n'hésitant pas à s'aventurer du côté des dark-waves et de l'indus gothique....
Quatre ans après son cinquième Lp (So Cold Streams), et fort de sa participation récente à de nombreux festivals estivaux (Hellfest, Eurockéennes...), Frustration débarque enfin avec un sixième album, Our Decisions, et s'apprête à retourner, une fois de plus, le milieu du rock français.
Ce sixième opus nous emporte toujours plus loin dans la noirceur et la démence. Le titre de l'album, couplé au graphisme moderno-apocalyptique exécuté d'une main de maître par le fidèle artiste Baldo, se pose comme un ultime appel à la raison balancé à la face d'une humanité asphyxiée par l'absurdité de ses décisions. Les dix morceaux forment un alliage sombre, cohérent et unique de cold-wave glaciale (Path Of Extinction, Omerta, Pawns On The Game, Consumés), de punk enténébrée et maladif (State Of Alert, Catching Your Eyes, Secular Prayer), de post-punk nihiliste (Pale Light), d'électro-indus minimaliste et dépouillé (Riptide) et s'ouvre, pour tout espoir, sur une unique déclaration amoureuse, le très aérien Vorbei (en duo avec Anna, la chanteuse du combo rouannais de minimal-wave Hammershøi).
Equilibre parfait entre chaque instrument - voix habitée du chanteur (Fabrice), jeu de guitare rageur et reconnaissable entre tous (Nicus), basse aussi virevoltante que son maître (Pat), tempo millimétré (Marc), synthé tour à tour strident, agressif ou expérimental (Fred) - reflète la symbiose et l'amitié durable régnant au sein du groupe. L'expérience parle d'elle-même. Du grand art.

Pour ceux du fond de la classe qui seraient endormis depuis 2006, Le Prince Harry, duo liégeois, avec à son actif deux splits et deux albums, s'apprête à en sortir un troisième tout nouveau, toujours sur Teenage Menopause et pas plus tard que le 29 mars 2019.
Pour changer des allusions toujours moins drôles à la nationalité des deux membres de Le Prince Harry mais pour quand même vous faciliter l'arrivée d'images mentales extrêmement satisfaisantes dès la première écoute de Be Your Own Enemy, nous allons plutôt vous raconter ceci : au début des années 80, un groupe nommé Oingo Bongo (surtout connu pour avoir compté parmi ces membres Danny Elfman) a sorti un EP sobrement intitulé Demo EP qui ne manquera pas de vous rappeler certains éléments de l'album dont on parle aujourd'hui. Il s'avère que cet EP a inspiré en grande partie la bande originale d'un film nommé Forbidden Zone et dont l'histoire est la suivante : la Famille Hercule s'installe dans sa nouvelle demeure californienne et découvre à la cave une porte qui donne accès à la 6ème dimension, lieu de villégiature d'un roi nain, d'une reine jalouse, de courtisanes en bikini et de Satan himself.
Eh bien considérez chacun des nouveaux morceaux de Le Prince Harry comme ceci : une porte géniale menant tout droit à une Forbidden Zone, où le roi, la reine, le nain, les filles nues et le Seigneur des Ténèbres, tous en surdose de stéroïdes, les yeux exorbités et le corps en sueur, viendraient transformer la sixième dimension en backroom aux murs suintant et à l'air saturé de vapeurs de poppers.
Le nouveau groupe cold wave parisien qui détonne, comptant en son sein Fabrice (chanteur de Frustration) et des membres de Operation S et Ol'cunts !!!